Camper devant la Tour Eiffel

Publié le par drouault

Dimanche 31 juillet 2011

Paris – Guyancourt - 34 km

 

Arrivés hier soir dans ma famille parisienne, nous nous offrons une journée de tourisme avant de reprendre notre route de retour. Le GPS ne nous a jamais aussi bien servi qu’en ville. Nous le programmons pour le vélo et nous voilà partis avec notre tandem en direction des Champs Elysées. Trois courageux ont accepté de passer cette journée avec nous et ils nous rejoignent bientôt en vélib’.

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Mon neveu Nathan est d’accord pour tester la place du copilote sur le tandem et j’emprunte son vélo. C’est avec beaucoup de plaisir que nous remontons les Champs Elysées sous le soleil. Nous avons l’impression de prendre une petite revanche sur le mauvais sort qui nous a accablés il y a un an, quand le cadre de notre vélo de tête s’est cassé, stoppant brutalement notre aventure.


Comme l’an dernier, le mois d’août a vidé les rues parisiennes de sa dangereuse effervescence. Nous passons la place de la Concorde comme nous traverserions la place centrale de Mayenne ! Dominique nous emmène par des rues détournées jusqu’au pied de la Tour Eiffel où nous voulons nous offrir un petit plaisir : y planter notre tente !

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Dominique n’a pas perdu la main. Aidé de notre fils Sébastien, il plante rapidement le double toit. Nous n’avons pas l’intention de monter la chambre dessous, cela prendrait un temps inutile. Et c’est parti pour une séance de photos quand, tout à coup, ma sœur me fait une frayeur en s’écriant : « un gorille arrive ! » Je pense immédiatement à la maréchaussée qui pourrait bien voir notre initiative d’un mauvais œil. Je n’ai pas le temps de me retourner que le gorille est devant moi, battant sa poitrine velue de ses poings fermés, comme un gorille, quoi !

 

Mais le regard est malicieux et le costume légèrement trop grand pour sa propriétaire qui me fait signe qu’elle veut entrer avec nous sous la toile, pour la photo ! Nous nous exécutons avec entrain, c’est jour de fête !

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Le ciel est sans nuage et elle doit étouffer de chaleur sous son déguisement. Nous lui accordons bien volontiers les quelques pièces qu’elle nous réclame ensuite de sa main tendue avant de nous quitter pour continuer son « travail ». Elles sont deux à parcourir ainsi le Champ de Mars, naviguant d’un groupe à l’autre.


Nous poursuivons notre promenade par le Louvre et le parvis de l’Hôtel de Ville en nous frayant un passage parmi les nombreux touristes, heureux comme nous de profiter du beau temps enfin revenu. Partout, notre attelage suscite la curiosité et je trouve amusant d’observer depuis mon vélib’ les regards surpris que jettent les piétons sur le tandem.

Dans le quartier des Halles, nous faisons halte près d’un  marchand de crêpes ambulant. Pendant que Dominique attend sa commande, un homme s’approche des vélos. Il veut savoir d’où nous arrivons. Je lui explique en quelques mots notre voyage et, lorsqu’il a compris que nous venons de la Mayenne, il me demande si je connais Jean Arthuis, notre sénateur qui est aussi le président de la Commission des finances du Sénat. Mais il n’attend pas de réponse et se lance dans le panégyrique d’une politique où le contrôle comptable serait la solution à tous nos problèmes économiques. Finalement, notre vélo lui aura servi de prétexte pour trouver un auditoire ! Mais je n’ai pas envie de débattre avec quelqu’un que je ne connais pas. Je le remercie poliment pour l’intérêt qu’il a accordé à notre tandem et je rejoins Dominique qui nous apporte les crêpes du goûter.

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Notre dernière visite sera pour la cathédrale Notre-Dame où Nathan me rend ma place sur le tandem. Nous avons un peu de retard sur notre horaire et nous faisons là nos adieux. Nous sommes attendus à Guyancourt ce soir chez la cousine de Dominique et il nous reste 34 km à parcourir.


Pour sortir de Paris, le GPS nous indique une route très sud alors que Dominique voudrait suivre la Seine jusqu’à sa boucle sud-ouest. Nous éteignons donc notre appareil et prenons la rive gauche du fleuve. Devant les bouquinistes, nous sommes soudains rejoints par un engin surprenant, vélo aussi bas que le nôtre, mais tout caréné de blanc. C’est un vélo couché de la marque hollandaise Velomobiel qui ressemble furieusement à une petite voiture de course. Le cycliste, aussi curieux que nous, roule un moment à notre hauteur, le temps de nous questionner sur notre équipement et notre voyage. Lorsqu’il sait qu’il pourra nous retrouver sur Internet, il prend congé et file devant, bien plus rapide que notre lourde monture.


A l’approche de Meudon, nous quittons la Seine avant qu’elle ne s’infléchisse vers le nord. Le GPS reprend du service car il est bien sûr hors de question de suivre les itinéraires indiqués pour les voitures ! Mais l’appareil s’éteint soudain, à bout de souffle, et il faut le brancher sur la batterie tampon que Dominique a chargée à bloc avant de quitter la maison. Pour quelques jours, nous avons choisi de rouler léger et les panneaux solaires ne sont pas du voyage. Il faudra cependant nous arrêter plusieurs fois pour rebrancher la broche qui ne tient pas, ou simplement rallumer la batterie qui s’éteint automatiquement car la consommation du GPS est si faible que les accus réagissent comme s’il était déjà rechargé !


Nous comprenons vite que le bassin parisien est loin d’être plat. La Seine y a creusé un profond sillon et lorsque notre route s’en éloigne, elle se met à grimper sévèrement. De Guyancourt, Claire et Arnaud prennent de nos nouvelles par texto. Arnaud, cycliste à ses heures,  nous indique un itinéraire par Versailles et St Cyr. Le GPS est d’accord, ce qui va rendre plus facile mon rôle de copilote ! Nous remontons presque en solitaires l’avenue de Paris en direction du château de Versailles et c’est grisant. Entre St Cyr et St Quentin, un photographe à vélo nous guette, stationné en haut d’une rude côte, son appareil braqué sur nous. J’ai à peine le temps de me demander d’où il sort que l’appareil photo disparait, découvrant le large sourire d’Arnaud, venu à notre rencontre. Il part devant, nous montrant le chemin. Il est vite surpris de notre petite vitesse dans les montées, mais nous sauvons notre honneur dans les descentes et sur le plat. Il est vrai aussi que nous démarrons sans entraînement et que nous venons de gravir quelques raides montées.


Il est presque 21h à notre arrivée. Claire nous attend et la table est déjà servie. C’est toujours un égal bonheur pour moi de nous savoir attendus. Nous connaissons aussi la cuisine raffinée de Claire et Arnaud et la douche est vite expédiée !

Nous ne planterons pas la tente ce soir. Un vrai lit nous attend et nous ne prolongeons pas la soirée. La reprise de contact avec le vélo a fait son œuvre et nos jambes sont pressées de se mettre au repos.


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