Soirée en cabane

Publié le par bais-capnord.over-blog.com

Jeudi 13 mai 2010
Waregem - Zele - 58 km - 4h26 - 13 km/h - 33 km/h maxi - 10°C

Au matin, le temps ne s'est pas amélioré. Il a plu durant la nuit et une bruine tenace continue de tomber. Tout est mouillé, dedans comme dehors. C'est glaçant ! Nous investissons à nouveau la "cuisine" des sanitaires pour notre petit déjeuner, puis pour faire sécher au maximum les duvets humides de condensation et la tente intérieure. Nous sommes déçus par cette tente toute neuve que nous avions achetée pour ses caractéristiques 3 saisons.

Ce matin-là, nous ne partirons qu'à 11 h passées après avoir séché le matériel au maximum. La différence de poids entre une tente mouillée et une tente sèche est énorme !

Les paysages sont bien différents de ceux que nous connaissons en France. Il y a de l'habitat partout. Nous parcourons plus de 10 km avant de trouver un lieu qui aurait pu servir de bivouac si nous n'avions pas eu la chance de trouver ce camping.

L'agriculture est imbriquée  dans l'habitat, nous voyons fréquemment des vaches entre deux maisons et l'épandage se pratique même en pleine agglomération. Beaucoup de jardins sont peuplés de volailles, vivantes ou factices et parfois même des deux. Nous avons même senti en pleine ville un poulailler industriel.

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On entend soudain un klaxon à 4 ou 5 tons qui se rapproche lentement, puis finit par nous dépasser. Je dis à Dominique que la voiture de type Express qui vient de nous doubler est un marchand de glaces. Il me répond de souquer ferme pour le rattraper. Et ça marche ! Quelques centaines de mètres plus loin, la voiture est là. À la Starky et Hutch (les plus jeunes ne peuvent pas comprendre), on bloque le marchand de glace et on lui demande poliment, en français, deux glaces à la vanille. Miam ! Vachement bonnes, les glaces artisanales avec de la vraie crème de lait de vache !

Mon vélo se met lui aussi à faire des caprices, se manifestant par des bruits de freins intermittents. Les roues, testées l'une après l'autre, fonctionnent pourtant normalement. Nous finissons par désolidariser les vélos pour tester différentes configurations, jusqu'à trouver le coupable en "la personne" de mon frein gauche. Indépendamment du problème de freins, nous constatons alors que nous avons un bien meilleur rendement lorsque nous roulons séparément. Notre attelage a décidément trop d'inertie ! En revanche, impossible d'avoir une conversation de cette façon. Je suis embarrassée de nous priver de cet avantage mais l'une des conditions de départ était justement de rouler ensemble. Ce point étant réglé, je corrige le nouveau problème en donnant un coup de frein de temps à autres pour remettre les plaquettes en place... jusqu'à ce que ça recommence. À éviter en montée !


Nous arrivons vers 17h30 à Wichelen et sommes soulagés de constater que notre vendeur est présent malgré ce jour férié. En effet, au téléphone, nous n'avions pas réalisé que nous serions le jeudi de l'Ascension et, lorsque nous avons tenté de le joindre ce matin, une voix féminine et flamande a fini par raccrocher au nez de Dominique sans tenter de le comprendre. Nous n'avions donc aucune certitude de trouver l'homme de la situation !

Il se met tout de suite au travail et, tout en réglant le dérailleur, un vrai travail d'horloger selon Dominique, il nous parle de son expérience passée à Bruxelles où il a tenu un magasin de vélos durant 10 ans. Si un francophone entrait dans son magasin, il s'attendait naturellement à ce que le commerçant réponde aussi en français, alors qu'un commerçant français n'est pas prêt à répondre en flamand. Il nous parle aussi de cette affaire qui a mis le feu aux poudres dernièrement. En Belgique, qui compte deux langues officielles, la loi prévoit que les invitations à voter sont envoyées dans la langue historique de la région, flamande ou wallonne, et que les citoyens de l'autre langue peuvent obtenir l'invitation dans leur langue sur simple demande. Or, dans la banlieue de Bruxelles, historiquement flamande, trois bourgmestres ont envoyé des invitations en langue française. Et au lieu d'admettre leur infraction, continuent de soutenir qu'ils sont dans leur droit, méprisant ainsi les droits des flamands. Il conclut en relativisant, rappelant que dans certains pays, on tue pour cela !

 

Le dérailleur de Dominique étant maintenant bien réglé, mon frein maintenant desserré, nous reprenons notre route. À l'approche de Zele, nous longeons l'Escaut sur la digue, entre route et fleuve.

Il reste 6 km jusqu'au camping de Zele et nous y sommes vers 19 h. Nous avons eu vent des cabanes dont sont équipés certains campings pour les randonneurs et nous nous offrons ce "luxe" pour cette nuit. C'est simple comme une cabane mais nous y sommes au chaud et au sec. Nous profitons de ce luxe jusqu'à une heure assez tardive pour nous mettre à jour dans nos notes.


Demain, Bruxelles ou Bruges.

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