Bingo !
Jeudi 20 mai 2010
Noord Stroe - Leeuwarden - 86 km - 5h06 - 17 km/h - 33 km/h maxi
Aujourd'hui nous partons pour 30 km de Grande Digue. À l'entrée, trône une statue de Cornelius Lely. Ministre des transports et des travaux publics à la fin du IXXe et au début du XXe, il est à l'origine de la construction de ce chantier colossal consistant à fermer le Zuiderzee pour le transformer en lac.
C'est l'occasion rêvée de faire un petit test. Roulons-nous plus vite séparés qu'attachés ensemble ?
À mon déshonneur, nous constatons bien vite que Dominique, qui tracte pourtant la remorque, roule au moins à 4 km/h de plus qu'en attelage alors que moi qui n'ai gardé que la sacoche, grand modèle certes, je traîne... Le rôle du boulet est donc pour moi !
Sans vent contraire, et sur une route rectiligne, les 30 km ne paraissent pas trop longs.
En début d'après-midi, notre route frôle un établissement dit de restauration rapide dont l'Oncle Sam inonde le monde et que nous avons pour habitude de fuir. Mais sa réputation ne se limite pas à ses particularités culinaires et, puisque les campings ne nous offrent pas le service escompté, nous allons profiter sans vergogne de la connexion WIFI mise à la disposition des clients. Dominique nous offre une glace et je me mets à mon clavier. Las, je suis maudite. Si je parviens à échanger quelques courriels, le blog continue à me faire la tête. Pendant que je m'arrache les cheveux, Dominique découvre un vendeur d'informatique qui nous vend une clé WIFI sensée être plus performante que le WIFI intégré à l'ordinateur. Je n'ose pas croire à la fin de mes ennuis, et j'ai malheureusement raison. Deux glaces plus tard, mon problème reste entier.
J'abandonne la bataille et nous voilà repartis. À la sortie de Leeuwarden, nous nous installons dans un camping grand format autour d'un plan d'eau. Il est pourvu d'un bar et nous savons déjà où nous allons passer notre soirée !
Notre tente montée, et notre dîner avalé, bardés de nos cahiers, ordinateur et autres appareils photos, nous nous installons à un bout de table resté libre. Une partie de bingo est prévue durant la soirée et les concurrents, des dames pour la plupart, sont pour le moment occupés à discuter autour d'un verre. Nous sommes en plein "travail" lorsque le barman s'installe devant la machine et un silence religieux s'installe alors. Il annonce les numéros sortants d'une voix claire et forte et chacun coche consciencieusement ses cartes. Je découvre même l'existence de stylos spéciaux dont un petit impact suffit à colorer chaque numéro. De temps à autre quelqu'un crie "Bingo !" et dans les murmures de la salle, se lève pour aller chercher son gain. Après quoi le silence retombe et la partie suivante peut commencer. Nous nous sentons comme deux extra-terrestres à peine visibles qui ne semblent heureusement troubler quiconque !