Raccourci vers les Pays-Bas
Samedi 15 mai 2010
Anvers - Oud-Beijerland (PAYS-BAS) - 86 km - 6h05 - 14 km/h - 30 km/h maxi
Bénis soient les gardiens de camping. Celui d'aujourd'hui encore vient à notre aide en nous expliquant comment traverser l'Escaut. Notre GPS, ce chenapan, s'escrime à nous faire rebrousser chemin alors qu'il existe un tunnel accessible aux piétons et aux cycliste et qui passe sous le fleuve. Un peu de suspense subsiste : nos vélos hors norme rentreront-ils dans l'ascenseur qui permet d'y descendre ? Nous avons la réponse sur place, et ça marche ! Il suffit de désolidariser notre tandem. S'ensuivent 500 m de parcours souterrain qui vont nous économiser les 50 km que voulait nous imposer le GPS !
La ville d'Anvers est vite traversée. Avec quelques jolies surprise comme ce château de contes de fées devant lequel est campé Gulliver, ou encore ces immeubles anciens et modernes qui se marient si bien.
Comme lors de notre passage en Belgique, notre entrée aux Pays-Bas se fait tout naturellement et c'est en voyant une maison aux volets typiques que nous réalisons que nous y sommes déjà. La brique est toujours omniprésente, mais les maisons sont de facture plus simple.
Nous y sommes donc, au pays des innombrables bras de mer, canaux, et autre cours d'eau. La traversée de notre premier grand pont nous rappelle vivement le Pont de Normandie. Mais ici, nous nous sentons parfaitement en sécurité. La piste cyclable est une vraie route bien large, séparée de la voie rapide par un muret de béton. À mi-parcours, un feu nous arrête soudain. Nous voyons alors se soulever la partie de pont qui se trouve devant nous.
Quelques minutes plus tard, les quelques voiliers qui croisaient de part et d'autre du pont passent la brèche, certains pour sortir vers la pleine mer, d'autres pour entrer.
Sur la voie rapide, toutes les voitures patientent comme nous, moteur arrêté. Le silence est total. L'instant est un peu surréaliste. Quand le feu repasse au vert, les moteurs se rallument. L'instant magique est passé. L'opération aura duré moins de dix minutes.
La journée a été longue mais nous ne trouvons pas trace de camping. Le GPS s'obstine à nous envoyer vers l'ouest alors que nous voudrions filer plein nord vers notre destination. Trois jeunes cyclistes qui font une pause à un carrefour nous indiquent une piste cyclable qui doit nous mener directement à Rotterdam. Le paysage change alors. Nous quittons les polders où le moindre bouquet d'arbre indique une propriété privée et où tout bivouac discret est impossible. À proximité d'un centre équestre, à défaut de camping, nous trouvons notre bonheur : une allée sans issue abritée du vent d'ouest par une haie fera notre affaire. L'allée est fraîchement tondue et bien mieux entretenue que bien des campings. La vue est dégagée vers l'est et le soleil du matin pourra sécher notre tente. Cerise sur le gâteau, au bout de la haie, un seringa très odorant se penche sur notre tente !