Soleil de minuit

Publié le par drouault

Vendredi 2 juillet 2010

Stave - Steinfjord – 74 km – 5h48 - 13 km/h – 64 km/h maxi

 

Aujourd’hui, nous avons quitté les îles Vesterålen pour revenir vers le continent. Le temps est encore gris et froid. Le bac est comme toujours une parenthèse bienvenue pour nous réchauffer. La pause dure cette fois 1h40 et nous en profitons même pour nous endormir quelques instants. Nous sommes en permanence un peu fatigués ! Lorsque je vois se rapprocher les côtes de Gryllefjord, j’ai le sentiment que la récré est finie ! Il fait aussi gris et froid de ce côté.

 

C’est en quittant Gryllefjord que mon câble de dérailleur casse soudain. Et que Dominique s’aperçoit que le câble de rechange acheté à Lillehammer ne convient pas. Gryllefjord est un tout petit village autour du débarcadère qui accueille le ferry en provenance des Vesterålen. Isolé dans le fond de son fjord, à quelques dizaines de kilomètres de la première ville. Par chance, il ne pleut pas. Mais cela ne nous aide pas beaucoup. À pieds, nous faisons en sens inverse les 2 kilomètres parcourus depuis la sortie du village et entrons sans trop y croire dans la supérette-café-tabac-pharmacie (comme beaucoup de magasins dans les petits villages que nous traversons). La jeune fille à qui nous montrons notre câble effiloché est embarrassée et  appelle aussitôt son papa, le patron (Papa se dit Papa sous cette latitude, notre norvégien s’améliore de jour en jour !). Son magasin est trop petit pour avoir un rayon vélo mais nous sentons bien qu’il va faire son possible pour nous dépanner. Il appelle aussitôt un jeune homme qui file chez lui chercher un câble sur un vieux vélo et nous rapporte la pièce, non merci, ça ne coûte rien, en moins de 10 minutes. Nous sommes épatés, et très reconnaissants.

 

Quitter Gryllefjord se mérite ! Après avoir longé le fjord sur presque tout son pourtour, comme pour une petite mise en jambe, il faut escalader la montagne pour le quitter par un col à 172 mètres. Avant de redescendre immédiatement au niveau de la mer de l’autre côté. La suite n’est que montées et descentes incessantes, nous offrant une palette impressionnantes de paysages lumineux sous le soleil retrouvé.

 

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Les fjords dessinent des presqu’îles toutes dressées vers le nord. Nous voulons profiter du soleil pour tenter de voir le soleil de minuit, pas celui qui est encore haut dans le ciel à notre heure européenne de 24h, mais celui qui descend taquiner l’horizon avant de reprendre son envol pour une nouvelle journée.

 

Les pointes les plus au nord ne sont pas sur notre route et nous jetons notre dévolu sur Steinfjord, qui nous paraît le moins mauvais choix. Il nous reste quelques tunnels et un col à passer, et cette fois nous grimpons à 300 mètres. Rude journée ! La descente est vertigineuse et nous avons du mal à lâcher les freins, craignant toujours qu’un obstacle de la route nous fasse basculer.

Nous roulons ainsi jusqu’à 23h30, même si ce n’est plus une heure raisonnable ! Le terrain est très accidenté et trouver une place pour notre tente, même petite, n’est pas une tâche aisée. Nous nous arrêtons finalement sur une aire de repos, où stationne déjà un camping-car allemand. Pour la première fois, nous allons « planter » notre tente sur l’asphalte ! Nous laissons les sardines dans leur sac et arrimons les tendeurs à l’aide de grosses pierres. Cela fonctionne très bien !

 

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Près de l’aire de repos, une jetée est aménagée pour donner accès aux rochers et à la vue splendide vers le soleil couchant.

 

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D’autres que nous ont trouvé le lieu à leur goût et bientôt plusieurs véhicules stationnent sur l’aire. Une équipe de jeunes fêtards vient y mettre de l’animation. Ils apportent avec eux le nécessaire pour assurer l’ambiance ! L’alcool est pourtant très règlementé en Norvège et la tolérance zéro au volant. Les supermarchés ne vendent que des bières très faiblement alcoolisées et ce jusqu’à seulement 15 heures. Les vins se vendent dans des magasins spécialisés qui sont ouverts seulement certains jours de la semaine dans des amplitudes horaires très courtes. À cause du manque de clarté durant une longue période de l’année, les cas de dépression sont fréquents et les autorités craignent que l’alcool ne devienne un dérivatif.

 

Vers une heure du matin, tout se calme enfin. Le soleil a disparu derrière la montagne de la presqu’île voisine et, même sans nuage, nous ne pourrons le voir se relever après sa chute. Il faudra trouver un autre observatoire pour le soleil de minuit !

 

P7020048---Steinfjord-a-minuit.JPG

 

Mais ce lieu a décidément beaucoup de succès et nous serons réveillés plusieurs fois dans la nuit par des moteurs, des rires, des coups de klaxon...

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